Neurotransmetteurs et personnalité
- 24 oct. 2022
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Dernière mise à jour : 24 juil.
DA : Dopamine - NA : Noradrénaline - 5HT : Sérotonine
8 portraits
Antisocial
Schizoïde
Histrionique
Cyclothymique
Passif dépendant
Obsessionnel
Explosif
Passif agressif

Source : Dr Nataf
Laboratoire Philippe Auguste
119 Avenue Philippe Auguste
75011 Paris France
Neurotransmetteurs : un outil pour comprendre votre personnalité
Vous pourriez déterminer les traits dominants de votre personnalité grâce à un dosage des neurotransmetteurs dans vos urines. En mesurant votre taux de certains neurotransmetteurs , il serait possible de déceler les déséquilibres de la chimie du cerveau et d’identifier les troubles de la personnalité.
L’exploration de la personnalité au travers des neurotransmetteurs s’appelle la psychobiologie.
Vous savez que vos neurotransmetteurs modulent vos émotions.
Alors cette mesure peut-elle aider à repérer des personnalités et à traiter certains troubles ?
Le Pr Robert Cloninger, psychiatre et généticien (université Washington, Saint-Louis, Missouri) à créé en 1994 un outil de diagnostic pour déceler les troubles de la personnalité.
Celui-ci se présente sous la forme d’un questionnaire : inventaire du tempérament et du caractère ou TCI. Ce test se déroule en trente minutes et identifie le niveau des quatre traits de caractère et des trois traits de tempérament, dont l’item « recherche de la nouveauté », qui façonnent la personnalité.
De plus, selon le Pr Robert Cloninger c’est le niveau d’un neurotransmetteur particulier qui déterminerait l’intensité des traits de personnalité identifiés par le TCI :
la dopamine pour la « recherche de la nouveauté »
la sérotonine pour « l’évitement de la souffrance »
la noradrénaline pour le « besoin de récompense »
Le modèle Cloninger suppose donc que chacun des traits de personnalité serait associé à un neurotransmetteur.
Profil de personnalité dopamine
Les personnes chez lesquelles la recherche de la nouveauté est élevée ont un besoin de stimulation émotionnelle supérieur à la normale. La dopamine est le neurotransmetteur associé aux comportements exploratoires.
Ainsi les personnes qui développent ce trait de personnalité auraient une activité insuffisante du réseau de neurones qui utilisent la dopamine. Les neurones qui produisent la dopamine la recaptureraient de manière trop importante. Ainsi la quantité de dopamine disponible au niveau des neurones cibles (post-synaptiques) serait insuffisante.
Ces personnes manqueraient chroniquement de dopamine. Ainsi par compensation, elles auraient besoin d’une forte stimulation émotionnelle pour maintenir des niveaux optimaux dans les neurones post-synaptiques.
Profil de personnalité sérotonine
Les personnes qui présentent ce tempérament développent de l’inquiétude et de l’anxiété face aux réprimandes. Ce trait de tempérament semble associé à l’activité du réseau de neurones qui utilise la sérotonine. Ce trait de caractère serait le signe d’une production importante de sérotonine au niveau des neurones. Les troubles associés seraient de l’anxiété et une propension à la dépression.
A l’inverse, les personnes dont le trait de caractère « évitement de la souffrance » est peu développé manifestent plutôt un comportement optimiste.
Profil de personnalité noradrénaline
Les personnes chez lesquelles cette dimension est très développée manifestent un besoin de récompense élevé. Elles éprouvent un besoin d’approbation sociale et de liens affectifs. Les personnes chez lesquelles cette dimension est peu développée manifestent plutôt froideur, insensibilité, détachement, indifférence. Ce trait de personnalité apparaît comme étant associé à une activité faible du système neuronal qui utilise la noradrénaline.
Le modèle du Pr Robert Cloninger a fait l’objet de critiques. En effet, les taux sanguins ou urinaires des produits de dégradation des neurotransmetteurs d’une même personne vont varier en fonction de son activité physique, du type d’alimentation consommée ou encore de la prise de médicaments.
Néanmoins, certains praticiens utilisent ce modèle comme outil de diagnostic pour mieux cerner les patients ayant des troubles du comportement.
Les chercheurs se sont aperçus que les patients avec un « profil sérotonine » étaient plus susceptibles de développer des troubles dépressifs.
Les chercheurs ont également mis en avant que les patients boulimiques étaient plutôt des « profils dopamine.»
Aussi, ils recommandent de prendre ces résultats en considération dans le cadre des programmes de gestion de la prise alimentaire.
Évaluer votre taux de neurotransmetteurs dans votre cerveau
La mesure directe des quantités de neurotransmetteurs contenues dans votre cerveau n’est pas pratiquée. En revanche, les chercheurs ont trouvé une façon d’évaluer les profils en dopamine, sérotonine et noradrénaline en dosant la quantité des métabolites respectifs de ces neurotransmetteurs dans les urines.
Concrètement, cinq composés biologiques sont dosés :
Le HVA et le DOPAC sont des substances issues de la dégradation de la dopamine, donc en mesurant leur quantité dans les urines cela évalue la quantité de dopamine.
Le 5-HIAA est un produit de la dégradation de la sérotonine, sa mesure permet d’évaluer la quantité de ce neurotransmetteur.
Le VMA et le MHPG apparaissent quand la noradrénaline est dégradée, leur mesure permet donc de quantifier ce neurotransmetteur.
Neurochimie : 6 neurotransmetteurs clés de votre cerveau
Ces six neurotransmetteurs exercent le contrôle le plus important sur les neurones.
Le neurotransmetteur de la mémoire : l’acétylcholine
L’acétylcholine est un neurotransmetteur, messager chimique de la mémoire. L’acétylcholine commande la capacité à retenir une information, la stocker et la retrouver au moment nécessaire.
Avec l’âge, l’organisme fabrique moins d’acétylcholine. Ce ralentissement peut être à la source des troubles de la mémoire, d’un manque de concentration, voire d’oublis.
L’acétylcholine est synthétisée à partir d’une substance de l’alimentation, la choline et de la vitamine B5.
Le neurotransmetteur moteur : la dopamine
La dopamine est un neurotransmetteur qui facilite le mouvement musculaire, la croissance des tissus et le fonctionnement du système immunitaire. Elle intervient dans les comportements d’exploration, la recherche du plaisir, les comportements de fuite ou de lutte.
Les activités qui procurent du plaisir activent certains systèmes dopaminergiques. A l’inverse, chez les personnes dépressives dont l’activité motrice, l’initiative, et la motivation sont diminuées, l’activité dopaminergique est basse.
La baisse d’activité des neurones récepteurs de la dopamine entraîne également une diminution du mouvement spontané, une rigidité musculaire et des tremblements : c’est le cas de la maladie de Parkinson.
Le neurotransmetteur de l’attention : la noradrénaline
La noradrénaline facilite l’attention, l’apprentissage et facilite la réponse aux signaux de récompense.
La noradrénaline contrôle la libération des hormones qui régulent la fertilité, la libido, l’appétit et le métabolisme. Ainsi, la noradrénaline semble créer un terrain favorable à l’éveil, à l’apprentissage, à la sociabilité, et à la sensibilité aux signaux émotionnels.
À l’inverse, lorsque la synthèse ou la libération de noradrénaline est perturbée, peuvent apparaître repli sur soi, détachement, démotivation, dépression, baisse de la libido. La diminution de la noradrénaline affecte l’acquisition de connaissances et d’associations nouvelles.
Le neurotransmetteur de l’inhibition : la sérotonine
La sérotonine joue un rôle important dans la coagulation sanguine, la venue du sommeil, la sensibilité aux migraines. Elle est utilisée par le cerveau pour fabriquer la mélatonine.
La sérotonine semble faciliter les comportements prudents, réfléchis, calmes, voire inhibés. À l’inverse, des taux de sérotonine bas seraient associés à l’extraversion, l’impulsivité, l’irritabilité, l’agressivité, voire dans les cas extrêmes aux tendances suicidaires.
Le neurotransmetteur de la relaxation : le GABA
Le GABA (acide gamma-aminobutyrique) est le neurotransmetteur le plus répandu dans le cerveau. Le GABA est un neurotransmetteur inhibiteur. Il freine la transmission des signaux nerveux et permet de les maintenir sous contrôle. Le GABA favorise le calme et la relaxation, il diminue la tonicité musculaire, ralentit le rythme cardiaque, réduit les spasmes musculaires. Il joue un rôle clé dans le contrôle de l’anxiété.
Le GABA semble impliqué dans certaines étapes du processus de mémorisation.
Le neurotransmetteur du stress : l’adrénaline
L’adrénaline active la réponse de l’organisme au stress. Elle peut augmenter le pouls, la pression sanguine, améliorer la mémoire, diminuer la réflexion, augmenter la force de contraction musculaire, accroître le flux sanguin et la capacité respiratoire.
Elle prépare l’organisme à faire face ou à fuir. Des taux élevés d’adrénaline conduisent à la fatigue, au manque d’attention, à l’insomnie, à l’anxiété et dans certains cas à la dépression.
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Cloninger's '' light'' character cube, showing all eight possible combinations of high/low scores in self-directedness, cooperativeness, and self-ranscendence. Note: adapted with permission of Dr. C. Robert Cloninger, Center for Psychobiology of Personality, Washington University School of Medicine, St. Louis, MO. The directions of the arrows represent higher values. S, high self-directedness; s, low self-directedness; C, high cooperativeness; c, low cooperativeness; T, high self-transcendence; t, low self-transcendence.



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