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La boussole de sens ©

Dernière mise à jour : 24 juil.

Un sens est la position d’être dans laquelle nous sommes orientés, parmi toutes les orientations possibles, dans un moment d’existence donné, à l’image de l’aiguille de la boussole.

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Nous voyons le monde dans une certaine logique avec ses critères de significativité.

Les changements s’effectuent en changeant de position, de point de vue, de sens, d’état d’esprit.


Positionné dans un sens, il y a une cohérence entre conception du monde, valeurs, finalités, aspirations et critères du bien, processus de réalisation et méthodes pour l’action.


Cette cohérence à l’existence et disposition d’être se traduit par une position de vie. (Nifle, 1986)


Il s’agit d’identifier la « problématique » ou l’intention, et de l’explorer avec le(s) coaché(s), puis de dérouler un processus similaire au « Design Thinking »


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Figure 2 : Design Thinking (Schéma du design Thinking expliqué, 2015)



Une pensée divergente (production de mots, production d’histoires, « create choices »)

Puis une pensée convergente (interprétation et sens commun des histoires, « make choices »)

Et ensuite une pensée intégrative (définition des axes, manifestations, niveau d’évolution)

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Figure 2: Modes de pensée (Fayon, 2021)


La construction d'une boussole de sens est un coaching comportemental et cognitif


« Comment pouvons-nous apprendre à contrôler et à changer les pensées qui donnent naissance à nos sentiments si ces pensées sont enfouies au creux de notre inconscient ? » (Ellis & Harper, 2007, p. 44)


La boussole de sens, tout comme la thérapie émotivo-rationnelle, privilégie une approche globale, multidimensionnelle et plus éclectique.


La boussole de sens fait appel, dans sa pratique, à plusieurs concepts comme la linguistique, la sémantique (pour analyser les histoires, les positionner sur les huit axes et les synthétiser).


« La carte n’est pas le territoire »selon Korzybski (la boussole de sens est une représentation, une construction) ; en revanche, « si la carte n’est pas le territoire connaissable, le territoire connu devient la carte » (Moigne, 1995).


Les cartes de l’humanisme méthodologique (phénoménologique, épistémologique, téléologique) peuvent servir de canevas et de modèle pour l’élaboration des boussoles de sens qui restent une co-construction où le coach est garant du processus et le coaché de l’information.


Dans ce processus, le plus important est de définir une « problématique », une intention, un objectif qui soit accessible à une solution, puis de s'appuyer sur les croyances et motivations du coaché pour que cela soit utile.


Il s’agit de « recadrer » les histoires et leurs interprétations, le changement de contexte émotionnel (point de vue, regard), et de s’appuyer sur les histoires (premier ordre) pour aller chercher le second ordre, le sens, la signification, l’interprétation des histoires.


La pratique de la boussole de sens permet le passage d’une « rigidité psychologique » à une « flexibilité psychologique », au sens de la démarche ACT :

  • le « soi comme contenu » devient un « soi comme contexte » en développant la notion de point de vue, et donc de « soi observateur » ;

  • les « valeurs peu claires » deviennent des « valeurs définies » par les orientations à évaluer de façon qualitative et quantitatives ;

  • les mécanismes de « fusion » aux situations négatives peuvent « dé-fusionner » à l’aide d’opérations de conversion destrois axes négatifs et deux axes +/- ;

  • de même, la transformation de « l’évitement expérientiel » (les axes négatifs) se fait par l’acceptation des situations ; les leviers de changement sont identifiés et élaborés pour chaque axe ;

  • « l’ancrage dans le passé ou le futur » bascule dans un « ancrage dans le moment présent » puisqu’à chaque instant, il y a le choix de s’orienter, de même que « l’inaction face aux situations » se transforme en« action engagée » dans une direction donnée.


La boussole de sens est une psychologie positive, une approche par « les valeurs et les forces » dans la phase de construction (définitions, manifestations concrètes) et une approche « orienté solution » dans la phase utilisation.


La boussole de sens fait appel à la libre association d’idées : schémas de pensée, croyances irrationnelles et rationnelles, pensées automatiques, upolepsis, jugements de valeur négatifs et positifs.,


Il s’agit d’un travail sur les représentations, une reconnaissance du négatif


« il n’est pas inutile que ce négatif puisse se vivre et se parler dans le cadre d’une relation de coaching » (Halbout, 2019, p. 43).


Le coaché est invité à classer et à trouver la signification des histoires sur chaque axe


« Recadrer est donc intimement lié à ce processus ontologique sans fin de créations de réalités de second ordre » (Watzlawick & Narbone, 2000, p. 171).


Cette activité permet de construire un outil porteur de sens qui va mobiliser, motiver le coaché avec ses propres contenus.


La boussole de sens, à titre individuel et collectif, est une approche de type

« sensemaking» (action --> réflexivité --> action), car elle privilégie l’action.


Il s'agit de construire une boussole, sans savoir à l’avance ce que cela va donner, puis de réfléchir à partir de cette construction sur les actions à mener (en fonction de chacune des orientations).


La boussole de sens propose un équilibre entre l’action éthique qui vise à transformer le réel et l’action esthétique qui conduit à poser un jugement sans chercher à modifier quoi que ce soit dans la réalité.


Mode d'emploi pour co-construire et utiliser une boussole de Sens


La co construction de la boussole de sens se fait en plusieurs étapes.


La première étape est la définition de l’objectif principale, la génération de mots puis d’histoires :


1. Quel est l’objectif, l’intention de la personne ou du groupe ? à formuler de façon positive

2. Quels sont les mots qui viennent à l’esprit ? en notez une cinquantaine

3. Parmi les cinquante mots, demander de conserver une dizaine de mots

4. Pour les dix mots sélectionnés, demander quels sont les mots qui viennent à l’esprit ? entre dix et vingt par exemple

5. Parmi les centaines de mots, demander de conserver une quarantaine de mots

6. Pour chaque mot, demander par association d’idées, inspiration, imagination, d’écrire une histoire sur un post-it

7. Nous avons une quarantaine d’histoire de quelques lignes.


La seconde étape est le positionnement des histoires sur les huit axes de la boussole en suivant ces huit règles sémantiques :


Les histoires qui évoquent des :

1. situations positives sont placées au Nord

2. situations négatives sont placées au Sud

3. relations positives sont placées à l’Est

4. relations négatives sont placées à l’Ouest

5. situations et des relations positives au Nord Est

6. situations et des relations négatives au Sud Ouest

7. situations positives et des relations négatives au Nord Ouest

8. situations négatives et des relations positives au Sud Est


La troisième étape est la construction de la boussole :

1. Prendre une orientation, le nord, et trouver un verbe qui résume les histoires

2. Prendre l’orientation opposée, et trouver un verbe qui résume les histoires

3. Demander à ce que le verbe au nord soit l’opposé du verbe qui se trouve au sud

4. Refaire les étapes 1,2,3 pour l’Est et Ouest, pour le Nord Ouest et le Sud Est, pour le Nord Est et le Sud Ouest

5. Demander, une fois que les huit verbes sont fixés, une définition pour chaque verbe, avec à l’esprit l’objectif

6. Demander comment cela doit se manifester concrètement, sur les différents plans concernés par l’objectif

7. Demander de graduer le niveau de réalisation de chaque orientation, sur une échelle de un à dix.


La quatrième étape est l’utilisation de la boussole :

8. A intervalle régulier, évaluer la situation, pour chaque axe, sur une échelle de 1 à 10, en relisant la définition et les manifestations

9. Pour aller dans le meilleur sens, le nord-ouest et conduire le changement :

· Désactiver les 3 orientations négatives en faisant l’inverse des manifestations

· Activer les 3 orientations positives en renforçant les comportements qui sont décrit dans les manifestations et en ajoutant d’autres comportements


La boussole devient alors un véritable générateur de sens.

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Bibliographie


Ellis, A., & Harper, R. (2007). La thérapie émotivo rationnelle. Genève: Ambre Editions


Halbout, R.-M. (2019). Savoir être coach : un art, une posture, une éthique. Paris: Eyrolles


Watzlawick, P., & Narbone, G. (2000). Stratégie de la thérapie brève. Editions du Seuil.


Schéma du design Thinking expliqué. (2015, Décembre 13).


Fayon, D. (2021, Octobre). 10 paradoxes de l’innovation : à méditer dans le cadre de la transformation digitale et au-delà. Récupéré sur David Fayon

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